Le photographe Jan Kempenaers est surtout connu pour ses vues panoramiques de grand format représentant des paysages industriels et urbains d'Europe, des États-Unis et du Japon. Fasciné par l'hybridité du paysage d'aujourd'hui, Kempenaers interroge la notion de « pittoresque », développée au XVIIIème siècle pour qualifier une nature libérée et diverse. Ses séries révèlent un intérêt récurrent pour l'entre-deux, pour l'état de transition des villes. En 2002, par exemple, lors d'un long périple au Japon, il a photographié la ville, les villages des alentours, les banlieues en cherchant à saisir comment pouvaient y coexister le naturel et l'artificiel. En 2004, il a re-photographié les paysages flamands que Massart avait saisis cent ans avant lui, et, en retrouvant les mêmes points de vue, il a pu ainsi en mesurer les mutations. La série Spomenik (2007) tente quant à elle de saisir ce qui reste des monuments communistes érigés sous le régime de Tito en ex-Yougoslavie. Le sens de la distance, la qualité des détails, l'absence de caractère anecdotique et l'épaisseur sémantique caractérisent en grande partie son travail.
Le photographe belge Jan Kempenaers vit et travaille à Anvers. Il a étudié la photographie à l'Académie Royale des Beaux-Arts de Gand en Belgique et à l'Académie Jan Van Eyck à Maastricht aux Pays-Bas. Son travail a été montré dans le cadre d'expositions collectives en Belgique, en Hollande, à Shanghai, etc. Le MuHKA (Anvers) lui a consacré sa première exposition personnelle en 2001. En 2010, la Platform voor actuele kunst (Waregem) a organisé sa quatrième exposition individuelle.
Nadine Labedade