Artiste, humaniste, architecte et philosophe, Marino di Teana fait partie de cette génération d’artistes prospectifs des années 1960 qui questionnent les relations entre l’art, l’architecture et l’espace. Membre du GIAP (Groupe International d’Architecture Prospective), il développe dès la fin des années 1950 une pratique sculpturale ouverte aux problématiques de l’architecture et de l’habitat social, comme dans son projet Arquitectura del futuro (1958) pour lequel les notions d’espace sont totalement redéfinies. En 1963, il est décrit par Michel Ragon (Où vivrons-nous demain ?) comme un éminent représentant de la Sculpture-Architecture. Dominé par une conception d’art total, l'artiste se fixe pour objectif d’associer en permanence la sculpture avec l’architecture et la ville. « Toutes mes sculptures sont des maquettes d’architecture. Je voudrais pouvoir les étirer à l’échelle du bâtiment ». Pour Marino di Teana, l’espace possède un rôle plastique et compte autant que les masses. « Mes sculptures, ou plutôt mes structures, sont conçues strictement sur la base du concept de la logique tri-unitaire. Pour créer un dialogue harmonique dans l'espace, il faut un certain nombre de formes libres, comme entre deux personnes qui dialoguent, il faut une certaine distance pour que la conversation soit significative. Si l'univers est beau, c'est grâce à la relation entre le volume et l'espace à tous les niveaux ».
Né en Italie et diplômé de l’école des Beaux-Arts de Buenos Aires (Argentine) en 1950, Francesco Marino di Teana connaît une notoriété importante dans les années 1960-1970 et réalisera de nombreuses commandes publiques en France où il s’installe à partir de 1953. Présent également dans les collections du Musée National d’Art Moderne (Centre Pompidou), Marino di Teana a fait l’objet d’une exposition en 1976 au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, réalisant pour l’occasion une installation de sculptures-maquettes. Plusieurs ouvrages lui ont été consacrés depuis, et il reçoit en 2009 le prix de sculpture Commandant Paul-Louis Weiller pour l'ensemble de son œuvre. Il poursuivra son activité jusqu'à sa disparition en 2012.