Au croisement du design, des sciences informatiques, de l’ingénierie et de la biologie, le laboratoire interdisciplinaire Materialecology s’attache à la mise au point de nouvelles formes de conception et de fabrication numériques. Figure montante de l’architecture computationnelle, Neri Oxman s’inspire des principes de formation et de croissance des êtres vivants, pour concevoir des systèmes constructifs aux performances à la fois physiques et environnementales. Elle a ainsi recours à la méthode du form-finding : les formes architecturales sont le résultat de l’interaction et de l’adaptation à des données contextuelles (lumière, température, humidité, etc.) encodées sous la forme de paramètres mathématiques. Le modèle informatique obtenu est ensuite traduit en objet physique par des machines à commandes numériques. Oxman attache une grande importance aux procédés de fabrication assistée par ordinateur, aux qualités multiperformantes des matériaux et à la « fluidification numérique » de la chaîne de fabrication. Considérant son travail comme une contribution scientifique à l’activisme écologique, Neri Oxman œuvre en faveur d’une nouvelle intelligence de la conception et d’une nouvelle matérialité, moins énergétivore et plus qualitative que quantitative : une « Nature 2.0 ».
Materialecology a été créé en 2006 par l’architecte et chercheuse israélo-américaine Neri Oxman (1976, Haïfa). Étudiante en médecine, elle entame des études d’architecture au Technion d’Aïfa (1999-2002) qu’elle poursuit ensuite à l’Architectural Association (2002-2004). Elle est aujourd’hui professeur assistante au Massachusetts Institute of Technology (MIT). En 2008, elle a été nommée Revolutionnary Mind par le SEED magazine. Son travail est régulièrement exposé (Biennale de Venise en 2004 ; Museum of Modern Art à New York en 2008 ; Biennale de Séville en 2008 ; Biennale de Beijing en 2006 et 2008…).