Proche de l’architecture radicale et du Land Art, James Wines développe dès les années 1960 une recherche sur l'architecture dans son rapport à l’espace environnant, ouvrant la voie à une interaction entre art, technologie et nature. À l’instar de Frederick Law Olmsted, Franck Lloyd Wright et surtout Frederick Kiesler, il envisage l'architecture et le paysage comme participant d’un même continuum. L’environnement doit devenir le propre matériau de l’architecture, désormais envisagée de l’extérieur vers l’intérieur. De 1971 à 1984, il conçoit et réalise plusieurs projets pour les magasins BEST, dont Indeterminate Facade à Houston (1975). À la même époque, le projet High-Rise of Homes (1981) met en œuvre une conception radicalement novatrice de l'intégration de la nature à l'architecture. Bien que très préoccupé par l’écologie, Wines refuse d’abandonner l’architecture à un technicisme austère. Au contraire, il insiste sur le lien nécessaire entre une conception durable de l’architecture et sa dimension esthétique, déterminée par l’interaction avec le contexte, tant technique et écologique que culturel et social. Il défend ainsi une création « prosthétique » : une architecture qui nécessite la participation physique et perceptive du public pour se réaliser pleinement en tant qu’œuvre d’art. Pour Wines, il incombe aux architectes de proposer de nouveaux paradigmes en phase avec leur époque, caractérisée par l’information et l’écologie, en réconciliant l’une (télévision, informatique, Internet, media, culture populaire...) et l’autre (biochimie, topographie, botanique, géologie…).
Sculpteur de formation, James Wines (1932) se fait connaître au début des années 1970, à travers son agence new-yorkaise SITE (« Sculpture In The Environment »), grâce à des réalisations spectaculaires comme Inside/Outside Building à Milwaukee (1984) ou l’Avenue Number Five et le Pavillon de l’Arabie Saoudite pour l’Exposition Universelle de Séville (1992). L’enseignement qu’il dispense depuis 1963 dans de nombreuses institutions a contribué à promouvoir l’environnemental design dans le champ de l’architecture. Critique et théoricien de l'architecture, James Wines a publié en 2000 Green Architecture, qui retrace l'histoire du rapport entre architecture et écologie.